DEUXIEME GUERRE MONDIALE: QUI ETAIENT LES COLLABOS, QUI ETAIENT LES RESISTANTS?
Cet article, dont l'auteur est inconnu de moi, est paru à l'adresse http://desintoxication.over-blog.com/2018/07/qui-sont-les-collabos-qui-sont-les-resistants.html le 11 Juillet 2018. Comme n'importe qui peut s'en assurer, il a été
désindexé. Pourquoi? Tout ce qu'il dit est rigoureusement exact. Mais
peut-être est-ce justement là la raison...
Texte original:
Je relisais hier une lettre de René
Chirade, maquisard du Réseau Vengeance décédé le 13 avril 1945 à
Bergen-Belsen: "Oui, mes chers parents, j'ai rejoint la Résistance, car
je ne peux plus supporter qu'un peuple étranger fasse la loi chez nous
Français" (août 1943) Et cela a enclenché un petit train de réflexions
personnelles. (NdE: René Chirade a été arrêté au motif qu'il était éclaireur pour la BRIGADE DE MARCHE CHARLES MARTEL du grand résistant Raymond Chomel. Un lourd symbole que l'auteur de ce très intéressant article aurait pu exploiter pour renforcer encore ses propos!)
Combien de vrais collabos? Qui étaient les collabos?
Gérard Boulanger,
l'avocat bordelais, infatigable militant des droits de l'homme - et le
fameux responsable de la condamnation de Maurice Papon pour crime contre
l'humanité -, avait publié un travail unique qui avait déterminé avec
beaucoup d'exactitude la proportion exacte de collaborateurs sous
l'Occupation. Un pour cent. Et Simon Epstein,
professeur d'histoire à l'Université de Jérusalem nous a "appris" - pas
à titre personnel, nous le savions déjà, mais à titre collectif - que presque 84% de ces collabos notoires venaient de la gauche: on pense à Déat, Doriot, Laval, Hersant, le SS Augier, alias Saint-Loup, le philosophe Alain
(Emile Chartier, radical socialiste devenu membre actif de La Ligue de
pensée française, organisation de gauche favorable à la collaboration
avec l'Occupant nazi), Jérôme Carcopino passé de dreyfusard à anti-Juif avec le changement de régime, l'anarchiste Sébastien Faure, le psychanalyste et ami de Freud (voir note) René Laforgue, Jules Romains qui aimait tant les Jeunesses hitlériennes, et on ne parle pas des donneurs de leçons Jean-Paul Sartre et Marguerite Duras, collabos à l'heure allemande et résistants à retardement...
Quant
aux communistes du PCF, jusqu'au 22 juin 1941, ils collaboraient
ouvertement avec l'Occupant nazi en vertu du pacte de non-agression
germano-soviétique et, aussi effarant que cela puisse paraître aux
esprits pavlovisés par la propagande volontairement manichéenne de la
télévision, ses responsables (Maurice Tréand, Jean Catelas, Jacques
Duclos… tous téléguidés par un Maurice Thorez réfugié dans l'URSS de
Staline suite à sa désertion pour ne pas faire de mal aux copains nazis)
négociaient ouvertement avec Otto Abetz à qui ils donnaient avec zèle
et application tous les gages de bonne conduite. Ainsi, demandant aux
autorités nazies la reparution de L'Huma, ils déclarent par écrit (les documents sont disponibles à tous): "L'Humanité,
publiée par nous, se fixerait pour tâche de dénoncer les agissements
des agents de l'impérialisme britannique qui veulent entraîner les
colonies françaises dans la guerre. L'Humanité, publiée par
nous, se fixerait pour tâche de poursuivre une politique de pacification
européenne et de défendre la conclusion d'un pacte d'amitié
franco-soviétique qui serait le complément du pacte germano-soviétique
et ainsi créerait les conditions d'une paix durable".
Ainsi,
non seulement les membres du PCF ne font évidemment pas partie des
résistants de la première heure, non seulement ils fraternisent avec les
nazis, mais en plus - comme en témoignent les documents effarants
rassemblés sur ce blog: http://pcf-1939-1941.blogspot.com/
- ils proposent de lutter contre l'"impérialisme britannique"
(c'est-à-dire la Résistance organisée depuis Londres), contre le
"dingaullisme" (sic!), et pour défendre la "pacification de l'Europe"
orchestrée… par le Troisième Reich (!)
Cette
belle harmonie s'effondre le 22 juin 1941 avec le déclenchement de
l'opération Barbarossa. Les communistes staliniens du PCF rejoignent
alors le maquis. Le philosophe Emmanuel Mounier, du groupe Combat, les
appellera avec mépris des "alternationalistes", parce qu'ils sont
motivés par un "nationalisme" qui n'est pas l'amour de la France, mais
celui de l'Union Soviétique.
Le Cas Gabriel Péri
Le
cas Gabriel Péri en dit long sur la collaboration du PCF avec
l'occupant nazi. Communiste antifasciste abondamment récupéré à la
Libération par la fraction stalinienne du Gouvernement provisoire
de la République française, il est peut-être le résistant qui en France a
le plus grand nombre de rues, de ruelles, de places publiques et de
squares à son nom. Qui ne connaît pas, ou n'a pas connu, ou n'a pas
lui-même habité dans ou près d'une rue "Gabriel-Péri"! Pourquoi une
telle abondance? Parce que, comble du comble, Gabriel Péri - cas
rarissime d'antinazi parmi les membres du PCF - a servi de caution à la
"Résistance communiste"... alors même qu'opposant à la ligne
stalinienne de collaboration pro-nazie du PCF, il avait été arrêté le 18 mai 1941 suite à une machination orchestrée par l'adjoint du responsable aux cadres du PCF choisi par Duclos, Maurice Tréand.
Evidemment avec son aval. On ne prenait pas d'initiative au PCF.
Hiérarchie, hiérarchie, sicut ac cadaver, et les ordres venaient de
Moscou.
A l'époque, Edmond Foeglin, dit "Armand", l'auxiliaire
de Maurice Tréand à la commission des cadres depuis 1938, gère les
listes noires du PCF. Tout indique qu'il est l’initiateur du
déménagement de Péri à la porte de la Villette, chez André Chaintron. Ce
déménagement chez un militant communiste connu des services de police
et frère de Jean Chaintron, chef communiste de la zone sud déjà arrêté
et condamné à mort, équivaut à jeter Péri dans la gueule du loup. Le
rapport des renseignements généraux confirme que "Gabriel Péri est
arrêté à la porte de Champerret, dénoncé par un camarade." Après-guerre, Pierre Teruel-Mania, membre du PCF pendant plus de vingt ans, accuse violemment Jacques Duclos d’avoir livré Péri à la police,
car il est impossible, selon lui, étant donné la tyrannie
bureaucratique de la hiérarchie interne au parti que Foeglin, alias
Armand, ait pris des initiatives; lui faire porter à lui seul la
responsabilité de la trahison et de la livraison de Péri aux nazis est
absurde.
L’historien du communisme Stéphane Courtois confirme: "Or, il semble avéré que Péri
et Catelas sont « tombés » sur dénonciation d’un adjoint de Tréand […]
lequel n’aurait jamais eu à subir les foudres vengeresses du Parti ce
qui paraît très surprenant pour une pareille faute ou trahison (sauf
s’il était en « service commandé »)"
La
faute de Gabriel Péri? Courtois nous le dit. Il était le porte-parole
de la tendance "nationaliste" du Parti Communiste Français. Quelle
imposture, et quelle ignominie de constater la récupération bien
pratique de Gabriel Péri par le PCF en 1945 - quelle caution morale que
le sacrifice de ce grand homme quand le PCF se compromettait
ouvertement, et avec zèle avec les nazis! - alors que c'est le PCF LUI-MEME QUI L'AVAIT VENDU AUX NAZIS!
Combien de vrais résistants? Qui étaient les résistants de la première heure?
Combien y a-t-il eu de résistants? Entre 1947 et 1974, le Ministère des anciens combattants et victimes de guerre en a recensé… un pour cent.
Même proportion que pour les collaborateurs. Mais quelle était la
composition politique de ces un pour cent aux premières heures de la
Résistance, quand la gauche parlementaire votait les pleins pouvoirs à
Pétain et que le PCF négociait cordialement avec Abetz? Elle était très
logiquement le reflet inversé de celle des collabos: il y avait au
moins 80% de nationalistes qui, comme René Chirade avaient "rejoint la
résistance parce qu'ils ne pouvaient pas supporter qu'un peuple étranger
fasse la loi chez eux". Le Colonel Rémy, l'agent secret de la
France libre? Nationaliste. Pierre Clostermann, l'as des Forces
Aériennes Françaises Libres? Nationaliste. Car
après tout, qu'est-ce que ça peut bien faire d'être envahi par une
armée étrangère si on n'aime pas son pays par-dessus tout? Rien. Les
antifascistes tonitruants, dans la Résistance? Les antiracistes
officiels, dans la Résistance? Non. Simon Epstein l'a prouvé avec son
Paradoxe français: une fois écartés les cas individuels - dont,
d'ailleurs, mon père était (ce qui prouve leur existence) - ce n'est pas
la Résistance qu'ils ont rejointe, mais la Collaboration. D'où le "Paradoxe" d'Epstein.
Alors,
je me demandais, sérieusement, en me souvenant de ce que Noam Chomsky
dit du néo-libéralisme, "cadet des totalitarismes issu du même terreau
que le nazisme et le bolchevisme", comment les fantoches-dictateurs que
la haute finance nous a imposés les qualifieraient aujourd'hui, nos
résistants de 1940. Comme des voyous réactionnaires d'ultra-droite?
Comme des "dingos" qui ne savent pas s'"adapter" au "progrès"?
Oui, c'était bien le discours que les nazis et leurs alliés du PCF
tenaient à l'époque. Rien n'a changé. Un pour cent de résistants, un
pour cent de collabos, et quatre-vingt dix-huit pour cent de
"sans-opinion", dont certes des Français - une poignée - qui donneront
ici ou là un coup de main inattendu et providentiel à un aviateur
anglais ou à un maquisard traqué (ceux qu'Alain Rafesthain appelle les
"résistants aux mains nues"), et des Français opportunistes qui
dénonceront aux Allemands un type ou un autre, sans conviction
politique, par jalousie, par désoeuvrement, par méchanceté. Et parfois,
oui parfois, c'étaient les mêmes.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2006/12/09/quand-le-pcf-negociait-avec-les-nazis_843769_3224.html
Note
Souvenons-nous, comme Michel Onfray
a eu le courage de le rappeler, que Freud saluait en Mussolini un
"héros de la culture" et qu'il se félicitait du parfait comportement de
la GESTAPO ("Ich kann die Gestapo jedermann aufs beste empfehlen"). Il
est bien commode - et parfaitement ridicule - d'y mettre aujourd'hui la
prétendue "ironie" qu'on est censé y voir pour dédouaner Freud, et que personne
n'a vue à l'époque (imagine-t-on que les fascistes et les nazis étaient
incapables de la détecter? Ridicule, absurde, et abject!) De même,
souvenons-nous que René Laforgue, pionnier de la psychanalyse en France,
disciple et ami de Freud, avait demandé entre 1940 et 1942 une
aryanisation des professions psychothérapiques...